18.03.2019 - 18h30

Un océan, deux mers, trois continents

Rencontre avec Wilfried N'Sondé

Salle de lecture de la BPUN

Wilfried N’SONDÉ est invité dans le cadre de la Semaine de la langue française et de la francophonie 2019.

Né en 1968 à Brazzaville, Wilfried N’Sondé a fait des études de sciences politiques à Paris avant de partir vivre à Berlin où il est resté vingt-cinq ans. Il habite désormais à Paris. En 2016 il a enseigné la littérature à l’université de Berne en tant que professeur invité.
Musicien et auteur de chansons, il se produit régulièrement en duo avec son frère Serge N’Sondé en France et en Allemagne. Écrivain, il publie son œuvre aux éditions Actes Sud, et ses romans sont traduits aux États-Unis et en Italie.
Il s’appelle Nsaku Ne Vunda, il est né vers 1583 sur les rives du fleuve Kongo. Orphelin élevé dans le respect des ancêtres et des traditions, éduqué par les missionnaires, baptisé Dom Antonio Manuel le jour de son ordination, le voici, au tout début du XVIIe siècle, chargé par le roi des Bakongos de devenir son ambassadeur auprès du pape. En faisant ses adieux à son Kongo natal, le jeune prêtre ignore que le long voyage censé le mener à Rome va passer par le Nouveau Monde, et que le bateau sur lequel il s’apprête à embarquer est chargé d’esclaves…
Roman d’aventures et récit de formation, Un océan, deux mers, trois continents, plonge ce personnage méconnu de l’Histoire, véritable Candide africain armé d’une inépuisable compassion, dans une série de péripéties qui vont mettre à mal sa foi en Dieu et en l’homme. Tout d’ardeur poétique et de sincérité généreuse, Wilfried N’Sondé signe un ébouriffant plaidoyer pour la tolérance qui exalte les nécessaires vertus de l’égalité, de la fraternité et de l’espérance. « UN OCÉAN, DEUX MERS, TROIS CONTINENTS est l’aboutissement d’un projet qui a germé dans mon esprit il y a environ sept ans, celui de composer un roman d’aventures inscrit dans un contexte historique tendu. Quand j’ai découvert le destin incroyable de Dom Antonio Manuel dans un livre que m’avait conseillé mon frère historien, j’ai tout de suite su que je tenais le personnage principal de mon histoire. J’avais hâte d’écrire son épopée, de raconter les dangers qu’il avait rencontrés depuis son village natal du Kongo jusqu’au Vatican. Je l’imaginais sous les traits d’un homme simple, armé de son amour pour ses frères et sœurs humains, quels qu’ils soient et d’où qu’ils viennent. Un héros qui allait réussir à échapper au pouvoir des puissants de son temps et à faire triompher ses idéaux ! J’ai alors commencé à me documenter et me suis plongé dans cette époque à la fois terrible et fascinante que fut le XVIIe siècle, entre esclavage, flibusterie, servage et Inquisition. Très vite, l’immensité de la tâche m’est apparue telle que j’ai d’abord finalisé deux autres livres avant de relever ce défi littéraire qui parfois, je l’avoue, m’a semblé insurmontable… La force d’aller au bout de ce roman m’est venue de l’envie de sortir de ma solitude d’enquêteur pour partager les détails inédits que je découvrais au gré de mes recherches. J’ai beaucoup réfléchi à la construction du texte, à son rythme. Pour trouver la voix du narrateur, j’ai créé une langue qui rappellerait le passé tout en restant proche de mes contemporains, de nature à susciter leur émotion. J’espère que mon enthousiasme pour le parcours de Dom Antonio Manuel s’avérera communicatif, c’est par lui que je voudrais transmettre l’idée qu’il existe une humanité qui nous rassemble tous et qui mérite d’être célébrée, quelles que soient nos croyances, nos couleurs, ou nos origines.’’
Crédit info : Éditions Actes Sud.

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