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Mon pays mes livres Ukraine

Le 26 septembre, nous recevions Tetyana Manilich, Marharyta Kaliuska et Anjelina Zubrii à l’Espace de la cité universitaire pour un “Mon pays, mes livres” sur l’Ukraine.

Une soirée pleine d’émotions, tout en rire et en pleurs avec ces trois femmes au parcours tragique et à l’humour décapant.

Tatyana nous a conté les péripétie de la famille Kaïdache, conte très populaire d’Ivan Nechuj-Levytskiy. Marharyta nous a fait l’honneur de partager l’un de ses propres poèmes qui évoquait la dépression et l’espoir du renouveau. Enfin, Anhelina a partagé ses considérations sur Les chevaux de feu ou les ombres des ancêtres de Mykhailo Kotsyubynsky et Exploration sur le terrain du sexe ukrainien d’Oksana Zabouijko.

EXTRAIT de ce dernier ouvrage:

Attendre un peu. Regarder ce film jusqu’au bout. À la différence de ceux que diffusent les public channels locales, lorsque dans les moments les plus tendus, ceux qui font froid dans le dos, quand on suit le héros qui court à travers un tunnel et que devrait croiser d’un instant à l’autre un monstre tapi dans un recoin, on se reprend – que le diable l’emporte ! – tout ira bien, encore deux-trois minutes, une confrontation, une bagarre générale et le monstre, après un dernier cri inhumain, se transformera on ne sait comment en poussière, alors que le héros courageux, légèrement atteint, reprenant son souffle dans le halo de l’incendie, serrera contre lui une Sharon Stone (ou une autre demoiselle aux cheveux bruns, peu importe) sauvée, et voilà que l’inquiétude étreint, dévoilant tout son ridicule : de nouveau les GI hollywoodiens auront réussi ne serait-ce qu’un instant à t’avoir ! – à la différence de ceux-là, le film, que tu n’oses tout de même pas interrompre, ne finira pas forcément bien. Néanmoins, éteindre serait une véritable goujaterie. Et une idiotie. Et une gaminerie : pas appris la leçon, pas d’école. Non, très chère (« chérie », se reprend-elle non sans ironie : c’est ainsi que l’appelait cet homme qui, sans doute, se sent encore moins bien, mais cela n’a plus aucune importance), non, pas moyen de se tirer : essaye d’abord d’aller jusqu’au bout, et c’est là que tu sauras ce que tu vaux. Understand ?