La science-fiction est un genre dont l’histoire peut remonter très loin. Certains trouvant son origine dans « Histoires vraies », écrit au IIe siècle par Lucien de Samosate. Le terme lui-même est apparu en 1851 sous la plume de William Wilson dans un essai intitulé « A Little Earnest Book Upon A Great Old Subject ». En fait, c’est à partir de 1929 que le terme devient d’usage courant aux États-Unis. Et c’est à partir de 1950 qu’il est utilisé en Francophonie, avec un trait d’union.

Définir la science-fiction est une tâche ardue, car ce terme générique, comme celui de musique classique par exemple, recouvre une variété infinie de genres et sous-genres, parfois très éloignés de la notion de départ. Il est néanmoins nécessaire de la tenter, ne serait-ce que pour savoir de quoi on parle.

Le premier développement de la science-fiction passe par l’Amérique du Nord, qui l’a vue exploser au milieu du XXe siècle, tout en restant un genre réservé aux amateurs, à une époque où la science se voulait un domaine essentiellement masculin. D’abord exclusivement littéraire, elle a évolué vers le cinéma, la bande dessinée ou les jeux vidéo. La France a adopté ce genre dans la seconde moitié du siècle dernier.

Depuis, beaucoup de choses on évolué, tant dans les contenus et les productions, que du côté de son public. Il n’est plus seulement question de science, d’autant plus que le bonheur assuré par l’évolution scientifique et technique, qui était probablement une des raisons de son succès, n’est plus une certitude. Le terme d’« anticipation » est certainement plus approprié aujourd’hui, même si « science-fiction » reste à la fois le terme le plus répandu et certainement celui qui assure le mieux la promotion de ses réalisations.

Un élément majeur de l’évolution actuelle est la féminisation d’un genre trop longtemps resté aux mains des hommes. De plus en plus de femmes écrivent de la science-fiction et de plus en plus de femmes en lisent.

Isaac Asimov avait imaginé des robots humanoïdes, mais c’est ce que nous appelons l’intelligence artificielle qui a fait une entrée fracassante en science-fiction. Autre élément actuel que ce genre n’a pu éviter d’intégrer, la biologie, et en particulier les recherches autour de la génétique, qui rendent possibles les dérives de « L’île du docteur Moreau » de H.G. Wells. Bien sûr, rares sont aussi les œuvres qui n’intègrent pas le dérèglement climatique dans nos futurs. Parfois la Terre est devenue invivable ou en tous les cas en grande partie invivable pour les humains, parfois c’est le sujet principal et des solutions sont envisagées, comme dans le dernier roman de Kim Stanley Robinson, « Le Ministère du futur ».

Pour terminer, n’avez-vous par remarqué que les textes et les films de science-fiction évoque de plus en plus souvent « un futur proche » ?

La science-fiction a une histoire, traite de thèmes récurrents et conduit à des réflexions qui engagent des futurs déjà présents.

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