21.03.2022 - 20h00

Sauver la ville, rencontre avec Timba Bema

Dans le cadre du Printemps de la poésie

KVO de Corcelles

ODYSSEE « SAUVER LA VILLE »
Après un long séjour à l’étranger, le héros retourne dans son pays, les valises pleines de cadeaux pour ses amis d’enfance dont Moukem. Sa mère, devenue aveugle, ne le reconnaît pas immédiatement. Elle lui apprend que Moukem a été lynché pour avoir volé des chaises en plastique. Comment une ville peut-elle tuer ses propres enfants ? Se demande-t-il. Sous le monoï de la veuve où, adolescent, il se rendait pour respirer l’odeur suave et entêtante des fleurs, un pélican l’invite à monter et lui confie une mission : trouver dans la ville de la beauté avant la fin de la nuit, sinon celle-ci sera détruite. C’est que la ville est mue par le désir de posséder des marchandises, ce qui pousse les habitants à se manger les uns les autres. Parviendra-t-il à trouver la beauté avant le lever du jour ? La ville sera-t-elle sauvée de sa destruction annoncée ? Dans cette odyssée poétique, Timba Bema postule que la beauté peut sauver le monde de l’autodestruction, en ce sens qu’elle rappelle aux hommes qu’ils possèdent une âme, un principe qui n’est pas régit par les lois de la nécessité.

BIOGRAPHIE TIMBA BEMA NAISSANCE
Timba Bema naît au quartier Bali à Douala, Cameroun, dénommé Bell Town à l’époque du protectorat allemand au début du 20e siècle. Très tôt son imaginaire est nourri par les légendes Duala, ainsi que par le sens tragique de l’histoire coloniale.

ENFANCE
Un après-midi qu’il jouait au football au Parc des princes, l’ancienne cour des rois Bell, il pénètre, courant derrière le ballon, dans les ruines du palais construit par le roi AlexandreDouala Manga Bell. La vue de cette demeure en ruines lui fit prendre conscience de la nécessité de conserver le passé. Sa propre famille est affectée par l’histoire de son pays. Du côté de son père, son arrière-grand-mère connut un officier
allemand et de leur relation naquit un enfant métis. Quant à sa mère, ses parents et grands-parents furent assassinés en 1960 lors de la guerre d’indépendance.

ITINÉRAIRE
Son goût pour les arts vient de ce qu’il grandit dans un environnement peuplé d’artistes. Le chanteur et pianiste Eko Roosevelt était son voisin. De temps en temps, il apercevait, passant dans la rue, Yves Lobé, le batteur des Black Styl’s, la chanteuse Beti Beti et sa sœur Annie Disco, sans oublier la majestueuse Villavienne dite Mama Villa, dont les duos avec Ebanda Manfred marquèrent la musique camerounaise. Malgré cette passion pour la musique qu’il a gardée intacte, il s’est orienté vers la littérature parce qu’elle ne demande pas un lourd investissement de départ : juste du papier, un stylo, et on se rêve déjà écrivain. Il a commencé par rédiger des poèmes et participé à différents collectifs scolaires. Après la lecture de « Le procès » de Franz Kafka, il comprend que sa vocation est l’écriture. Alors il se rapproche du poète
Valère Épée, son voisin, pour combler son ignorance de l’art poétique. Il rend également de fréquentes visites au poète Fernando D’Almeida. Après son baccalauréat, il étudie l’Économie à Yaoundé, où il a côtoyé le romancier et essayiste Séverin Cécile Abega.

LA ROUTE
En 2001, il quitte le Cameroun pour Nantes. Après avoir séjourné deux années à Paris, il vit et travaille depuis 2007 à Lausanne. Il est auteur de poésie, de nouvelles, de romans, et il participe à plusieurs associations et magazines littéraires.

RECONNAISSANCE
Timba Bema est lauréat du Grand Prix Littéraire d’Afrique Noire 2018 avec son poème « Les seins de l’amante ».

 

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